L’épidémie qui sévit en Chine alerte tous les pays du monde qui préparent consciencieusement les mesures nécessaires à la limitation de son expansion. Les médias français relayant très largement l’information sur leur célèbre « ton grave » ont plongé certaines personnes dans la peur. Mais il y a plus grave en France et matière à s’inquiéter. Revenons à la raison et à l’essentiel !
Le virus chinois
Certains se souviennent de ce virus chinois, aussi un coronavirus, qui a fait près des centaines de morts fin 2012/début 2013. C’est un nouveau virus de la même famille qui revient et qui provoque des symptômes très semblables. L’isolement et la quarantaine, ainsi que les précautions d’hygiène participaient alors à stopper l’épidémie. L’expérience acquise par la Chine et la déclaration précoce aux autres pays permettent de tester, comprendre et maitriser ce virus beaucoup plus rapidement. Même si la contagion est plus rapide, sa létalité reste bien plus faible que celle du SRAS. Autre élément : d’une manière générale, un virus évolue plus favorablement dans un environnement donné. La diffusion du virus loin de la Chine restera donc faible.
Situations à risques en France
Il y a de nombreuses maladies infectieuses qui courent en France qui devraient retenir toute notre attention. La grippe saisonnière qui fait chaque année près de 10 000 morts, le pneumocoque qui sévit à Marseille en ce moment, la recrudescence de maladies telle que la rougeole ou la coqueluche sont des menaces bien réelles ! Ces morts pourraient être évités si la couverture vaccinale était supérieure à 95%. C’est-à-dire qu’il suffit de se vacciner pour éviter la maladie. Le groupe Pasteur travaille aujourd’hui sur le nouveau coronavirus chinois mais il ne pourra sortir un vaccin qu’en 2021… Imaginez-vous à la place des chinois de Wuhan s’ils avaient le vaccin ! Et vous, êtes-vous à jour de vos vaccinations ?
Mesures d’hygiène
C’est donc en relativisant que l’on se recentre sur l’essentiel. La protection des populations passe essentiellement par la vaccination pour les maladies les plus graves et les plus contagieuses. Pour celles qui sont plus bégnines, misez sur les mesures d’hygiène souvent répétées : lavage des mains régulier à l’eau et au savon, solution hydroalcoolique le cas échéant, mouchoir à usage unique, éternuments et toux à protéger… ET n’oublions pas, si nous sommes malades de protéger les autres (masques) !
Dr Xavier MOSNIER-THOUMAS