Le protoxyde d’azote est un gaz hilarant, qui fait fureur chez les jeunes, avec une véritable dépendance à l’effet euphorisant. Utilisé comme gaz de pressurisation d’aérosol alimentaire, il est vendu dans le commerce sans aucune restriction et à un coût relativement médiocre. Son usage détourné n’est pas nouveau mais le nombre et la gravité des effets indésirables en lien avec cette pratique tendent à augmenter depuis 2018. Depuis ce début d’année, 25 cas sévères ont été signalés aux Centre d’Addictovigilance de Paris (CEIP-A), dont 10 cas entraînant des séquelles graves. Suite à cette augmentation, des sénateurs veulent interdire la vente de protoxyde d’azote aux mineurs.
Quels sont les dangers de l’utilisation du protoxyde d’azote ?
Cette pratique expose à deux types de risques. Des risques immédiats comme une asphyxie par manque d’oxygène, une perte de connaissance, des brûlures par le froid du gaz expulsé de la cartouche, une perte du réflexe de toux (risque de fausse route), une désorientation, des vertiges ou un risque de chûtes.
On pourra retrouver d’autres risques en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose, comme une atteinte de la moelle épinière, une carence en vitamine B12 (entraînant des problèmes physiques et/ou psychiques), une anémie, des troubles psychiques.
Bien évidemment, cette consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques encourus.
Quelle est la proposition de loi pour encadrer ce mésusage ?
La proposition de loi vise à interdire la vente de protoxyde d’azote aux mineurs dans le commerce, y compris le commerce en ligne. Le texte prévoit de pénaliser l’incitation d’un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante pour en obtenir des effets psychoactifs. Il prévoit également d’obliger les industriels à indiquer sur l’emballage la dangerosité du produit, et d’accompagner une politique de prévention menée à l’école.
Que faire si vous avez un proche dans ce cas ?
Des dispositifs d’aide anonymes et gratuits sont à disposition des usagers :
- Consulter l’annuaire des Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) sur le site : https://www.droguesinfo-service.fr/
- Ou contacter le : 0 800 23 13 13 (de 8h à 2h, appel gratuit depuis un poste fixe)
Vous aurez un service d’accueil, d’écoute, de conseil et d’orientation assuré par des professionnels des addictions.
Sources :
https://www.drogues-info-service.fr/
http://www.senat.fr/leg/exposes-des-motifs/ppl18-438-expose.html
Dr Elodie Duquenne